[PD] l'franglais, et éventuellement de retour à PureData...

Mathieu Bouchard matju at artengine.ca
Sat Jun 26 18:36:04 CEST 2010


On Sat, 26 Jun 2010, matohawk wrote:

> C'est vraiment classe le franglais. Ça donne envie de pratiquer.

Je sais pas à quel point tu fais du sarcasme (étant donné le lien du clip 
de Jean-Claude van DAMN), mais ça, c'est justement un perpétuel sujet 
chaud, mais définitivement pas autant que dans les années soixante, époque 
à laquelle des géants comme André Laurendeau et Jean-Paul Desbiens 
éditorialisaient sur le méchant dialecte Joual qui pourrit les esprits. De 
grands politiciens comme Pierre Bourgault ont appelé à l'abandon du Joual 
et considéraient que cet abandon serait un _affranchissement_ ! Mais rendu 
en 68, le Joual était rendu culturellement mûr et s'est retrouvé coup sur 
coup langue de théâtre d'un nouveau courant réaliste, ainsi que langue de 
la nouvelle chanson, et de vidéoclips. Mais l'anglicisation du Joual a 
généralement des tendances très fonctionnelles (on le fait d'abord pour 
ses avantages pratiques) tandis que l'anglicisation du français parisien 
se fait en termes de cool, d'exotisme, etc. ; et que d'autre part, le 
Chiac (le dialecte de mes trois liens précédents) se caractérise 
probablement par avoir un pied qui s'abandonne carrément à la langue 
anglaise dominante, pendant que l'autre pied refuse de s'abandonner. C'est 
beaucoup de visions des choses qui sont concurrentes, opposées et 
interagissantes.

Mais en quoi ça a rapport avec PureData, tout ça ?

Bonne question, parce que dans un cas, on a une traduction 
d'interface-utilisateur bien faite et bien amorcée, qui va dans un 
logiciel qui ne fonctionne pas (un des miens... désolé), et on a un 
logiciel qui marche, dans lequel va une... euh... je vais dire que ça n'a 
pas tellement l'air _commencé_, même. Mais néanmoins on a parlé de 
traductions de manuels de Pd récemment et je me disais que c'était 
l'occasion d'exposer un petit bout de la toile de fond qui amène beaucoup 
de gens comme moi à considérer certains mots de France comme étant 
non-français, par exemple. Mais ce serait vraiment plus un sujet pertinent 
si la communauté pd était plus dynamique par rapport au multilinguisme.

Il reste que pour un logiciel spécialisé existant depuis longtemps et pour 
lequel les mécanismes de traduction sont primitifs (aucune branche n'a 
même essayé de traduire les messages d'erreur de pd en général !), le 
public que ça a attiré est un ensemble de gens qui n'ont pas de besoin 
pressant de traduction. Ces gens-là n'ont pas tendance à se donner de 
temps pour traduire de quoi, et les gens qui ont besoin de traduction sont 
mal placés pour traduire de quoi, surtout s'il ne connaissent pas encore 
le logiciel ! On a alors que ceux qui sont les mieux positionnés sont ceux 
qui donnent déjà beaucoup de leur temps au monde de pd, et il faudrait, en 
quelque sorte, que ce soit eux qui donnent encore plus. Je me demande si 
on peut expliquer ce cercle vicieux à un commanditaire* ou un 
subventionneur, afin de briser ce cercle vicieux, mais parmi les artistes 
québécois, je suis sûrement celui qui s'y connaît le moins en 
financement ! (et encore là, ça, ça compterait comme du développement en 
informatique, et les artistes connaissent pas tellement les ficelles de 
cette sorte-là de financement).

La nétiquette de pd-list ne met pas les esprits de ses participants dans 
des dispositions linguistiques propices non plus.

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